Centre culturel Pierre Messmer

1982-1985

Dans un site urbain peu dense, en transition entre une zone de logements et d'équipements sportifs, sa localisation devrait aider à redéfinir le développement de la ville de Saint-Avold par la création de cheminements transversaux ou parallèles à la rue commerçante...

Les premiers débats lors de la programmation avaient porté sur une autre localisation pouvant renforcer une centralité difficile à définir, proche de l’Hôtel de Ville et de la principale place, liée à une gare routière actuellement réalisée, qui perpétue un grand no man’s land automobile (parkings obligés par une vocation commerciale à l’échelle intercommunale), mais ce site ne fut pas retenu.

Le travail engagé sur les espaces publics devrait aider à la recomposition de l’ensemble autour des différents pôles d’activité existants.

La localisation du CAC, son projet culturel ont incité à l’"enraciner", grand équipement ouvert sur la ville et sur la région, il cherche à se ramifier proposant une amorce de recomposition du territoire communal.

Ses aménagements extérieurs cherchent à se développer, à s’étendre pour ramener à lui l’animation des espaces publics.

Au-delà d’une vie associative, à la demande d’un équipement polyvalent à l’échelle communale, le projet s’appuie sur la volonté de fédérer aux échelles du bassin houiller de la Lorraine, de la Sarre allemande, enfin d’une région en pleine mutation économique, un équipement au service d’une action culturelle engagée depuis presque dix ans sur de larges secteurs. Il se veut un projet ambitieux situé sur le plan d’une coopération franco-allemande nécessaire, qu’au plan de la revitalisation d’une région en crise, d’une ville qui aspire à valoriser son image, pour reconstruire l’économie industrielle de son bassin d’emploi et son identité culturelle.

Schéma de connection

Plans

Esquisse des plans

Vue du ciel de Saint Avold et l'emplacement

Espace public, collectif du projet

L'espace public du Centre se veut à la fois extérieur, découverte, et intérieur, appropriation, dans une transition souple : d'une certaine échelle monumentale signifiant le caractère public et pouvant accueillir la foule, à une autre s'adressant aux utilisateurs comme entre individuel dans le rapport à la collectivité.
Espaces de communication, les différents lieux à parcourir donnent une échelle aux supports de l'animation ou de la diffusion culturelle.
La vocation du CAC est l'accueil : le parvis, le grand préau sous la verrière d'entrée, le hall d'accueil, les dégagements, le grand escalier, tous ces espaces accusent le caractère collectif / communautaire de l'ensemble sans vouloir sacraliser son objet, sans proposer un lieu-commun de la consommation culturelle.
Chaque utilisateur dans la séquence de son cheminement est "accompagné". Sa mise en situation dans la découverte du Centre cherche, à travers ses cheminements, à la rencontre active, lui permettant d'avoir son "point de vue", sa vision propre et de le mettre en relation avec l'autre...

Photos

Transitions entre les espaces extérieurs et intérieurs

Cette transition est résolue à plusieurs échelles : la structure génère les volumes, les verrières modulent les espaces, jouant la transparence sur les circulations. Les plantations, les aménagements extérieurs et les prolongements de la structure, enfin les débords des verrières offrent une transition qui guide presque naturellement à travers les cheminements, les dégagements vers les différents espaces internes, lieux d’animation ou de spectacle.

Le caractère public et l’image à donner sur le discours culturel est celui de la transparence, de l’ouverture à la ville. Par endroit "on voit à travers", zones d’ombre ou de lumières. Même les salles de théâtre, repliées sur la secrète obscurité du spectacle peuvent s’ouvrir, laissant pénétrer la lumière.
La nuit, la lumière artificielle ajoute à la mise en scène urbaine, affine l’imbrication des volumes, dématérialise la peau du bâtiment.

Photos

Espaces internes

Les salles du théâtre jouent en partie comme un bâtiment dans le bâtiment, leurs volumes, leurs limites, l'expression de leur identité est visible, la structure poteau/poutre les cerne, les construit en partie, montre l'espace extérieur à l'intérieur, supporte la charpente qui les couvre.

Par endroit, les espaces de circulation renvoient à ce discours spatial, voir et donner à voir : mezzanines, balcons, déambulatoires, mise en scène des espaces, dynamique des visions réciproques.

La convivialité de ses espaces est accentuée par la progression dans la qualité de l'agencement des matériaux utilisés, d'une certaine neutralité contrastée des "lieux" de circulation vers l'aménagement plus riche, plus chaleureux des salles de spectacle.

La possibilité d'ouvrir certaines baies à la lumière naturelle peut permettre de s'adapter aux différentes possibilités d'aménagement des salles.

La polyvalence souhaitée par le Maître d'Ouvrage est résolue par l'aménagement scénographique et par la technicité des gradins et autres équipements mobiles. Mais il ne s'agit pas de se réduire à la simple expression technique de cette flexibilité : ce ne sont nullement des hangars, tout cherche à y montrer toujours une autre chose, une autre possibilité réalisée ou en devenir...